9 janv. 2015

Haut + Jupe + Paniers XVIIIème = Oh yeah

Maintenant que j'ai fabriqué les paniers, j'ai avancé dans le projet de robe XVIIIème.

Bon, à la base je m'étais dit "je fais juste le haut de la robe, pour apprendre", et puis j'ai ajouté la surjupe, vu que j'avais cette jupe en soie dorée qui se tournait les pouces. Et puis j'ai ajouté les paniers puisque c'était simple et marrant à faire.
Du coup quitte à faire tout ça, autant finir un ensemble complet !

J'ai commencé à coudre des galons en ruban satiné sur le bustier. Il faudrait aussi décorer les bouts des manches.




Posée sur les paniers, ça en jette !

Il ne manque donc plus que la jupe du dessous.

 Avant pose du galon

 Vue arrière: la jupe dévoile tout son potentiel grâce aux paniers !


 Avec le galon posé sur le bustier: il faut imaginer une grande jupe blanche dessous...

Des paniers et une queue d'écrevisse

Depuis que je potasse tout un tas de ressources sur "la mécanique des dessous", je me rends compte que je ne peux pas continuer à m'intéresser au costume féminin et à fabriquer des costumes, si je n'ai pas à ma disposition, les structures qui les soutiennent. Donc au programme cette année: la queue d'écrevisse pour aller avec les tournures victoriennes et les paniers pour aller avec les robes 18ème.

Structure numéro 1 : la queue d'écrevisse

Une très jolie structure baleinée, qui ressemble en effet à une queue d'écrevisse. J'ai réalisé ce projet lors d'un autre stage de costume. Le patron est très simple, on en trouve un très bien dans "Corsets and Crinolines". Il s'agit d'un morceau de tissu en forme de trapèze, le long duquel on insère des baleines de longueur décroissante. Le tout est ensuite replié en forme de long cône qui s'attache sur les hanches.



 Pose des bandes de sergé pour y insérer les baleines


Une bande de plis termine le tout, cousue à l'ourlet. C'est une bande de tissu pliée avec des plis creux (box pleats) symétriques et réguliers, qui nécessite d'avoir une bande de 3 fois la longueur finale voulue. Les plis font environ 2.5cm chacun. Il faut marquer la bande de plis à la craie avant de plier. Les plis se font par paire, en miroir. La bande de plis est cousue à 2cm du bord puis épinglée et cousue au niveau de l'ourlet de la queue d'écrevisse afin de "balayer" le sol.

Les plis soigneusement épinglés
Elle ne prend pas de place lors du rangement car les baleines s’emboîtent les unes dans les autres lorsqu'on la pose à plat.

 Vue de dos et de profil

Lobster tail - MET (1870)


Structure numéro 2 : les paniers 18ème 

Je continue l'exploration des formes 18ème siècle avec la fabrication de paniers doubles, typiques des robes style Marie Antoinette avec le volume de la jupe qui part sur les côtés avec parfois des difficultés pour passer les portes.
Le patron est simple, avec seulement trois baleines de chaque côté.
Les baleines s’emboîtent une fois les paniers rangés à plat, comme pour les autres types de structures, donc pas de problème de stockage.


Reproduction du patron taille réelle

Couture des trois sergés, futurs couloirs des baleines

Pour les baleines, j'ai utilisé de la baleine acier 11mm vendue au mètre. Chaque baleine fait environ 50 à 55cm. J'utilise une pince plate pour plier puis casser chaque baleine à la longueur souhaitée et j'ai testé des embouts en caoutchouc à insérer aux extrémités...on verra si c'est résistant ou si le métal peut les percer facilement.

Et hop, en deux temps trois mouvements, on obtient des paniers très sympas :



                                                        Vue de l'intérieur c'est rigolo




Allez, on dirait presque les mêmes que ceux des Arts Décoratifs ;)


Paniers - Arts Décoratifs

 Robes à la française (c 1760)) MET museum

Overskirt 1870

Cela fait un moment que j'ai des tissus en réserve pour faire une jupe qui aille avec les corsets steampunk que j'ai fait l'an dernier. Dans l'idée, une jupe en coton marron, avec des touches de tissus rayés rouge ou doré, dans un style victorien.

J'ai trouvé un patron qui me semble convenir à l'idée que j'ai en tête. Il s'agit d'une surjupe d'un ensemble 1870, qui se trouve dans le livre de Janet Arnold "Patterns of Fashion".

Pour l'instant j'essaye de faire uniquement la surjupe, avec ses effets de volume et de plissés à l'arrière. Si elle est portée seule, les jambes seraient dévoilées, ce qui n'est pas du tout historique, mais tout à fait fantastique, et c'est bien ce que je recherche.
En théorie, la surjupe se porte par dessus une jupe, comme on le voit sur le dessin, et évidemment par dessus une structure de type queue d'écrevisse, qu'elle soit baleinée ou simplement rembourrée.

Le dessin de la robe entière

Surjupe vue de dessous

 Aperçu du patron


La surjupe est relevée à l'arrière à l'aide de boutons et de lanières de coton dans lesquelles sont cousues des boutonnières. Si on détache les boutons, on peut plier, repasser, ranger la jupe facilement. Si on attache les boutons, on retrouve le volume et les plis souhaités à l'arrière du costume. Au niveau de l'ourlet, il y a une bande de tissu plissée. L'avant est ouvert et se referme avec des agrafes ou des boutons.

C'est la première fois que je me lance seule dans le décryptage d'un patron de ce livre. C'est écrit en anglais, très petit et plusieurs pièces de patron se superposent, donc il faut prendre le temps de tout lire, traduire, comprendre. Ca peut sembler hardcore.

J'ai recopié sur du papier calque les dessins des pièces qu'il me fallait pour la surjupe, à savoir: l'avant, l'arrière, la bande de taille et un volant à l'ourlet.

La bande de taille et la bande de plis se découpent "dans le biais" c'est-à-dire à 45° du droit fil. Cela permet au tissu de suivre des courbes.
J'ai réalisé un agrandissement au 1:8ème pour obtenir la taille réelle du patron, en recopiant très précisément tous les repères: les boutons, les lanières, les plis, etc.

Il est écrit que le tissu de la jupe est doublé avec un tissu assez résistant comme du lin. J'ai utilisé le même tissu de coton pour les deux épaisseurs.

J'ai découpé deux fois le patron de la surjupe dans du coton marron foncé. J'ai assemblé indépendamment les deux surjupes puis je les ai cousues ensemble, comme on le ferait avec une doublure.
Pour le volant, j'ai utilisé un coton un peu élastique, finement rayé rouge et blanc. J'ai découpé 4 mètres de bandes de biais dans ce tissu (découpe à 45°) puis j'ai cousu cette bande, en la fronçant légèrement, le long de l'ourlet de la surjupe.




Pour les boutonnières, j'ai testé l'option "boutonnière" pour la première fois sur ma nouvelle machine. C'est très pratique ! En cinq minutes toutes les boutonnières étaient cousues sur les bandes de sergé ! En plus il suffit d'insérer un bouton dans le pied de biche pour que la machine couse automatiquement une boutonnière à la bonne taille. Awesome.
Elle peut aussi coudre des boutons, mais je me suis dégonflée pour cette fois et les ai cousus à la main...

Marquer les futures boutonnières 

 Couture des boutons et boutonnières


Vue de l'intérieur: les boutons et les sergés

Toute la partie arrière de la surjupe est plissée à la ceinture. Trop facile.


Une fois la jupe plissée, les boutonnières se retrouvent rassemblées à l'arrière centre

Une fois les sergés cousus, les boutonnières et les boutons cousus, et une fois les boutons rentrés dans les boutonnières, on obtient le résultat voulu, qui correspond tout à fait au dessin :

Avant                                                    Après

                            Vue arrière: OMG !                                                 Vue avant



J'ai encore de la marge pour enrichir un peu cette jupe qui pour l'instant est assez simple, mais je suis tout de même très satisfaite du résultat: un patron facile à réaliser et fidèle au modèle !

Ca donne envie de reprendre ce patron et d'y ajouter la vraie jupe en dessous et la queue d'écrevisse, pour une vraie tenue victorienne !