29 déc. 2014

Un p'tit haut XVIIIème

J'ai beaucoup de morceaux de costumes qui ne vont avec rien et qui ne constituent pas un costume entier, ce qui est bien dommage.
Entre autres, j'avais depuis longtemps une jupe en soie sauvage dorée, qui ne servait à rien, et un morceau de soie sauvage dorée brodée de soleils, qui ne servait à rien non plus.
Il fallait agir. Vu le prix au mètre de la soie sauvage, c'est un crime de la laisser périr au fond d'une boite. Même en solde.

J'ai ressorti les bouquins de Janet Arnold et j'ai choisi un patron de robe renaissance 1775 qui me paraissait simple à première vue. L'idée c'était juste de faire le bustier, qui comporte 5 pièces: avant, côté, dos, bretelle et manche.



Première étape: agrandir le patron du bouquin qui est dessiné en tout petit.
Méthode retenue: agrandir au carreau (comme les dessins à reproduire au dos des paquets de chocapic)
Difficultés rencontrées: j'ai pris mes mesures, j'ai pris les mesures du patron dessiné, j'ai calculé un coefficient d'agrandissement vertical et horizontal pour que le patron final me corresponde...mais ça n'a pas très bien marché ! Il aurait peut-être fallu prendre encore plus de mesures ?



Deuxième étape: faire une toile d'essayage avec le patron
Difficultés rencontrées: pour ajuster un haut de robe, il faut une aide extérieure, c'est impossible de l'ajuster sur soi-même, sauf à avoir une paire de bras supplémentaire dans le dos. C'est pourquoi j'ai profité d'un autre stage chez des costumiers pro pour réaliser ce projet.
Durant l'essayage, il faut marquer sur la toile tout ce qui ne va pas et tout ce qu'il faut reprendre. Ex: ajouter 2cm de marge à tel endroit, redessiner la manche de telle façon, retirer 1cm sur la ligne de hanche, etc.
Ensuite, on remet la toile à plat et on redessine toutes les pièces du patron avec les modifications.

Troisième étape: la découpe des tissus finaux !
Deux épaisseurs de toile + l'épaisseur de tissu extérieur en soie
Les baleines sont insérées entre les deux épaisseurs de toile, comme ça elles sont invisibles à la fin. L'ouverture se fera sur l'avant, avec des agrafes.

Quatrième étape: l'assemblage
Assemblage de toutes les pièces en toile d'un côté et de toutes les pièces en soie de l'autre. La pose des manches est délicate, il faut bien respecter tous les repères notés à la craie durant le dessin et le découpage: les repères de coutures, de pinces, etc. Ensuite, on peut superposer, endroit contre endroit, les deux parties (toile contre soie), faire une couture tout le long du bord SAUF au niveau de la couture du bas du bustier, et retourner le tout (ben oui il faut toujours laisser un côté ouvert, sinon impossible de retourner le vêtement à l'endroit). Durant ces étapes, les manches sont rentrées l'une dans l'autre.

Cinquième étape: fermeture 
J'ai inséré les baleines par le bas du bustier, encore ouvert, puis j'ai cousu des agrafes de chaque côté de l'ouverture du devant. Ensuite il a fallu faire la couture du bas du bustier, à la main cette fois-ci, en retournant les bords l'un contre l'autre. Pas facile car les épaisseurs de toile rendent le tout assez rigide et compliqué à manipuler, et puis bien sûr, comme d'habitude, ça ne s'aligne jamais parfaitement, même quand on croit avoir été hyper méticuleux...gnarf.

Pour les manches: je me suis encore trompée de sens pour coudre la doublure aux extrémités. Mon cerveau est définitivement incompatible avec la compréhension du sens des doublures et des manches. Damn it.

Intérieur : couloirs de baleines visibles       Agrafes le long des baleines à l'avant


En bas: couture à la main

Vue d'ensemble avant décorations




Sixième étape: la surjupe
Mon idée est de transformer la jupe dorée en surjupe ouverte sur le devant et attachée au bustier doré. J'ai donc défait la couture arrière de la jupe et défait les anciens plis et l'ancienne ceinture. J'ai ensuite plissé à nouveau le tissu pour obtenir une jupe ouverte. Une technique qu'on m'a conseillée c'est de faire des plis en tuyaux d'orgue, serrés les uns contre les autres. Mots clés: Cartridge pleats, Organ pleats. On trouve de nombreux tutoriels sur les sites des costumières.

  
 Marquer les emplacements des points avec un crayon
puis passer un fil dans les points, faire 2 rangées identiques


Tirer doucement sur les fils: les plis se forment naturellement

Attacher la jupe au haut, en cousant solidement chaque pli, dans le creux du pli

Le résultat une fois la jupe retournée. Admirez l'absence de raccord des motifs...



Suite au prochain épisode
Dans lequel théoriquement il faudra coudre des galons sur le bustier et fabriquer la jupe du dessous, si possible blanche et très volumineuse.

26 déc. 2014

Préface de "Corsets and Crinolines"

Je trouve assez fascinante la préface écrite par N. Waugh dans Corsets and Crinolines. Je la traduis ici en français, pour que les non-anglophones puissent aussi en profiter.


« Un des aspects les plus intéressants de l’histoire du costume en Europe de l’ouest est l’évolution continuelle de la silhouette. Cette silhouette changeante n’est pas juste un caprice de la part du porteur.  Elle peut être reliée à des origines diverses. La plus importante est peut-être que les vêtements d’une période donnée appartiennent à un tout plus large, qui inclue les arrières plans économiques et architecturaux au sein desquels ils sont portés. Ils doivent aussi s’adapter à la texture et au design des matériaux produits à l’époque, et bien sûr,  il y a toujours  l’élément humain : la loi primitive de l’attraction sexuelle.
Les vêtements des hommes et des femmes ont reflété le changement de forme demandé par chaque nouvelle période. Parce que les hommes mènent une vie plus active, aucune exagération de forme ne s’est développée qui puisse limiter leurs mouvements. Le rembourrage a toujours été très utilisé, et dans les premiers temps cela servait un double objectif : exagérer un style, mais aussi protéger le corps. L’exagération des vêtements masculins a communément été limitée aux accessoires : des détails qui pouvaient être simplifiés ou retirés complètement dans les moments d’action. Les femmes par contre, pouvaient ignorer ces restrictions. Quand une forme devenait exagérée, elles pouvaient la pousser jusqu’à l’extrême, et s’engoncer sans hésiter dans des baleines, du jonc  ou du métal, pour parvenir à la silhouette désirée. Plus tard, pour s’adapter à un monde changeant, toujours sans hésiter, elles supprimeraient tous ces accessoires inutiles.
Cette emphase de la forme a donné un curieux rythme sous-jacent aux vêtements des femmes, devenant ainsi comme une loi tacite du design. Une longue et mince silhouette commence peu à peu à s’élargir à la base, puis l’emphase bascule de la longueur à la largeur, et quand la plus grande circonférence possible a été atteinte, il y a un écroulement, un repli, et un retour à la longue et mince silhouette. Durant les 400 dernières années, il y a eu trois cycles de cette sorte. Chaque fois, la jupe artificiellement élargie a dû être contrebalancée par une taille artificiellement fine. Chaque fois la silhouette était différente, et chaque fois les noms ont changé : d’abord le corps à baleine  (whalebone bodies) et le vertugadin (farthingale), ensuite le corps à baleines (stays) et les paniers (hooped petticoat), et enfin le corset et la crinoline.
[…] Il est impossible d’apprécier la conception des vêtements du passé, et impossible de les reproduire avec précision sans comprendre les formes qu’avaient leurs soutiens artificiels. Malheureusement, lorsque leur règne se termine ils deviennent des objets de ridicule et sont jetés. En tant que sous-vêtements, leurs représentations picturales sont rares, bien que, heureusement peut-être, quelques écrivains contemporains les aient dénoncés et moqués.

Il est intéressant de se demander si les conditions économiques actuelles et la vie très active menée par la femme moderne vont briser cette vieille loi du rythme. La crinoline s’est effondrée, le corset a perdu sa forme, jusqu’à ce que finalement la forme longiligne des années 20 soit atteinte. Depuis, très lentement, les tailles ont recommencé  à s’affiner et les jupes à s’élargir. Les baleines métalliques ont réapparu… et maintenant, que va-t-il se passer ? »


Norah Waugh 1954 « Corsets and Crinolines » - Preface

17 déc. 2014

It has arrived !

Oh my god, qu'ai-je trouvé sous le sapin cette année ?

Une machine à coudre flambant neuve ! Une PFAFF Ambition essential !

Et c'est parti pour une nouvelle année de couture enflammée !

4 nov. 2014

Doublure sandwich et corset victorien rose

Retour au corset victorien 1890 avec un beau projet de corset en damassé vieux rose.

Dans l'épisode précédent je vous parlais d'adaptation de patron, c'était pour ce projet-là.

Pour l'occasion, j'ai décidé de tester la méthode de la doublure en sandwich, en espérant qu'elle soit plus concluante que mon essai de doublure flottante de la dernière fois.
Avec cette méthode, on monte la doublure pièce par pièce.

Reprenons depuis le début. D'abord j'ai découpé mes pièces de patron dans la toile, le tissu extérieur et la doublure, en prenant bien soin de marquer absolument tous les repères à la craie : les marges de couture, la ligne de taille, les repères pour les baleines.

Ce tissu a de larges motifs donc dans le tissu extérieur j'ai pris soin de faire correspondre les motifs au niveau des pièces avant et arrière.

J'ai monté le busc en premier, parce que je préfère quand la finition du busc est propre et cousue machine.




Ensuite pour chaque pièce, j'ai suivi les étapes suivantes:

1) assembler la pièce 1 et la pièce 2 endroit contre endroit (tissu ext contre tissu ext)

 
2) prendre la doublure 2 et la faire passer de l'autre côté des pièces, contre la doublure 1



3) on a dans l'ordre: doublure 2, doublure 1, toile 1, tissu extérieur 1, tissu extérieur 2, toile 2


4) faire correspondre tous les repères de couture
5) épingler


6) faire une couture sur la ligne de couture


7) ouvrir la couture au fer et la couper à 7mm du bord

8) rabattre doublure 2 contre toile 2 + tissu extérieur 2


 Petit schéma synthétique du sandwich :


J'ai choisi de coudre mes canaux de baleines AVANT d'assembler les pièces, et uniquement dans la toile et le tissu extérieur. Ca m'a permis d'une part de les coudre plus facilement et en suivant mon tracé à la craie sur ma toile, et d'autre part d'éviter les plis dans la doublure.


Arrivée à la dernière pièce, j'ai fait une dernière couture à 1mm du bord de la pièce du dos après avoir rabattu les marges de couture vers l'intérieur.



J'ai ensuite enfilé toutes les baleines, percé ma bande d'oeillets et posé mon biais.





Un beau résultat, propre et bien fini, qui a fait une heureuse !








Plus de photos de l'intérieur et de l'extérieur, à venir bientôt ! (quand j'aurai fini de déménager)

9 oct. 2014

Adapter son patron

Après l'épisode passionnant mais tumultueux du corset edwardien, je reviens quelques temps au victorien, histoire de souffler un peu.

Je réalise un corset pour une amie, en partant du patron Norah Waugh 1890. Mais cette fois, j'ai passé du temps à adapter le patron à ses mensurations.

Je travaille sur papier calque, je trouve ça sympa comme texture, le crayon marque bien dessus et je vois ce qu'il y a en-dessous quand je dessine. C'est moins pratique à épingler sur tissu que du papier, mais à cœur vaillant rien d'impossible.



J'ai donc commencé par redessiner chaque pièce du patron initial (l'agrandissement du dessin du livre) sur papier calque. Je m'étais servie de ce patron, sans adaptation, pour le corset gris, qui par miracle m'allait à peu près.
Ensuite j'ai mesuré avec précision les trois longueurs suivantes: ligne de taille totale, ligne de poitrine totale (le haut des pièces), ligne de hanches totale (le bas des pièces). J'ai obtenu 3 mesures.

J'ai comparé ces mesures aux mensurations de mon amie, et j'ai formulé ce que je voulais obtenir:

Faisons un peu de maths et appelons X la ligne de taille, alors:

X(futur patron) =  X(amie) - 10cm
X (patron initial) - X(futur patron) = nombre de centimètres à modifier sur la ligne de taille

Exemple concret:
64cm = 74cm (vrai tour de taille) - 10cm de marge d'ouverture au dos du corset

52cm (sur patron historique) - 64cm = +12cm de différence à adapter sur le nouveau patron

Il faut ajouter au total 12 cm de tour de taille au patron historique.

Sur combien de pièces de patron peut-on modifier le tour de taille ?
Sur toutes les pièces sauf à 2 niveaux: le milieu avant (busc) et le milieu dos (oeillets). Sur un patron comme celui-ci qui compte 5 pièces de patron, on peut modifier les contours sur (2 x 5) - 2 = 8 contours.
ATTENTION on raisonne en moitiés de corsets! En réalité à la fin on aura 10 pièces donc 8+8 = 16 zones de réduction/agrandissement. (Faut suivre !)

Si je veux ajouter 12cm de tour de taille total, il faut que j'ajoute 12/16= 0.75cm de chaque côté de la ligne de taille de toutes les pièces du patron (excepté busc et œillets).

Capiche ?

Pour la ligne de poitrine, même calcul, mais je n'ai pas changé la mesure car le patron correspondait aux mesures de la personne, par contre j'ai modifié le tracé du décolleté pour qu'il soit plus en cœur.

Pour la ligne de hanche, même calcul et j'ai ajouté 0.70cm à chaque bordure.

J'ai décidé de donner plus d'arrondi au niveau des pièces qui passent sur la poitrine, en incurvant davantage le tracé, et d'arrondir aussi l'avant du corset pour retirer la pointe centrale.

Enfin, pour la longueur des pièces et les distances poitrine/taille et taille/hanches, je me suis basée sur les mensurations de la personne, et j'ai rallongé un peu les pièces en bas (environ 1,5cm).

La ligne intérieure est la ligne initiale, on voit mon nouveau tracé avec les 0.75cm à la taille et les 0.70cm aux hanches.

 Les pièces initiales du patron, j'avais déjà perdu un peu en fidélité lors de l'agrandissement.

Je vais maintenant découper ces pièces dans une toile, en ajoutant des marges de couture partout, et je vais essayer cette toile sur la personne à qui le corset est destiné. Si tout va bien on pourra se lancer dans la confection, sinon, il faudra ajuster, et reporter les ajustements sur le patron avant découpe.

Corset Edwardien - Suite

Après avoir passé des dizaines d'heures à m'échiner sur la couture des couloirs à baleines, puis des heures à essayer de découper la baleine au rouleau avec une pince coupante peu coopérative, j'ai enfin terminé de poser les baleines.



Plus jamais ça !

En plus, comme une gourdasse, j'ai pas franchement été douée sur la couture du ruban de sergé. Il aurait fallu le coudre très près du bord (genre 1mm) et j'ai dû dépasser plusieurs fois. Résultat: quand il a fallu enfiler la baleine spiralée 7mm dedans, il y a des endroits où c'était limite trop étroit.

J'ai cru que tous les fils cousus au point de chausson allaient péter en enfilant les baleines,
mais contre toute attente, ça a tenu bon...


Autre difficulté: tracer à la craie, sur le patron, et de façon symétrique sur les 2 côtés, le futur tracé des baleines (qui je le rappelle une fois de plus, ne correspond pas du tout aux coutures des pièces). Sur le livre du patron, en tout petit, on voit à peu près où passent les baleines, mais ce n'est pas redessiné sur les pièces du patron et j'ai eu du mal à voir en quels points exactement les faire passer.

Mais bon, on ne va pas revenir là-dessus, ce qui est fait (à l'arrache) est fait (à l'arrache).

La présence du chat n'a pas été d'une grande aide (mais parait-il que toutes les costumières qui ont un blog postent des photos de chats donc je me plie à cette coutume).





Ensuite il a fallu poser la doublure. J'étais confiante sur ce point, j'allais enfin devenir douée en doublures.

 Vu d'ici on dirait que ça va bien se superposer...

Ce fut un désastre.

J'aurais clairement dû découper les pièces de la doublure en même temps que les autres, parce que niveau superposition, on n'y était pas du tout, ça ne correspondait plus à la forme de l'autre partie du corset.
En plus, j'avais trouvé un tissu en coton assez doux et joli pour cette doublure, mais je me suis rendue compte trop tard de son élasticité importante.

Donc, je me suis battue avec cette doublure, et ça s'est terminé par la méthode du "je m'en fous je couds et tant pis si ça fait des plis horribles dans tous les sens". Voilà.

Petit aperçu des plis au niveau du milieu dos (ailleurs ça va) 


Le busc a été posé, avec une couture machine, au moment de mettre la doublure : couture de la doublure endroit contre endroit avec le reste du corset, ouverture des coutures au fer, pose du busc et couture finale sur l'endroit du corset, avec le pied ganseur le long du busc.
Il a fallu faire très attention à l'alignement des deux côtés du busc: poser un côté (celui avec les attaches) puis noter les emplacements à la craie de l'autre partie du busc (avec les clous) avant de le poser.
Cette partie s'est à peu près bien passée, mais la complexité des pièces du corset n'a pas aidé pour obtenir un rendu propre.

Au niveau de la couture dos, la dernière couture, je l'ai faite à la main, pour refermer définitivement la doublure. J'ai ensuite cousu les deux baleines droites qui flanquent la bande d’œillet et posé les œillets. Là encore rien n'est droit et ça plisse énormément, mais au point où j'en étais, j'ai décidé d'ignorer ce détail.

  
 La dernière couture à la main et vue de la couture au niveau des oeillets
qui est tout sauf droite (oups.)

Dernière touche: coudre le biais tout autour, rien de traumatisant là dedans.

On pourra surnommer ce modèle "Fifty Shades of Grey", d'une part parce que le tissu, le biais et le ruban de laçage ne sont pas de la même teinte de gris (j'ai pas trouvé) et d'autre part parce que pour terminer ce projet, il fallait vraiment être maso.


Laçage terminé


THE END

6 oct. 2014

Retrouver sa ligne de taille

Non il ne s'agit pas de faire un régime, il s'agit de retrouver, lorsqu'on l'a perdue, où passe la ligne de taille sur les pièces d'un patron de corset.

Je me rends compte que je n'ai pas noté la ligne de taille sur certains patrons que j'utilise (vilaine fille). Et sans cette information cruciale, je ne peux pas adapter ces patrons à d'autres mensurations.

J'ai donc adopté la technique suivante, digne des meilleurs épisodes de MacGyver: enfiler le corset issu de ce patron, attacher un ruban autour de la taille et reporter sur les pièces de patron la ligne de taille.



Et voilà ! Ce n'est pas d'une grande précision, surtout que j'ai fait ça sur le mannequin réglable et pas sur moi-même, mais je m'en suis contentée...

Bien sûr, la ligne de taille du patron et la ligne de taille anatomique d'une personne peuvent différer, nous n'avons pas toutes les mêmes distances entre la poitrine, la taille et les hanches.

25 sept. 2014

Dissection du corset Edwardien

Mon stage m'aura permis, entre autres, de découvrir l'intérieur d'un corset Edwardien.

Visite guidée :

Comme dans beaucoup de corsets, on trouve trois épaisseurs (voire quatre):

1) le tissu extérieur de notre choix
1 bis) l'entoilage si jamais le tissu extérieur est fragile et souple
2) le coutil solide (jean ou toile à draps si on a rien d'autre)
3) la doublure  (en coton c'est plus simple, c'est doux, ça respire)

Ici on voit: la toile (rouge), le tissu extérieur (gris) et le passepoil (prune)

Les baleines: elles sont enfilées dans des couloirs à baleines faits de sergé de coton. Ensuite elles sont cousues à la main ou à la machine, contre le coutil. Cousues main: on peut cacher les points et la couture n'apparait pas sur l'endroit. En plus, la baleine aura plus d'aisance et abîmera peut-être moins le corset que si elle est coincée dans des coutures machine serrées.

C'était la question que je me posais depuis le début: comment est-ce possible de cacher les coutures des couloirs de baleines sur ce modèle de patron ? En cousant à la main avec un point de chausson. Simple et percutant.


 Gros suspense: est-ce que ça va faire tout moche
quand je vais enfiler les baleines dedans ?



Découpage des baleines: j'ai acheté de la baleine spiralée 7mm acier au mètre. Ca veut dire qu'il va falloir découper les longueurs qu'il me faut. Le côté positif c'est que chaque baleine ira parfaitement dans son couloir. Le côté négatif c'est que découper de l'acier c'est hyper chiant.

Busc et œillets: à faire en dernier c'est mieux, le busc vient en sandwich entre la doublure et le reste.

La doublure: plusieurs possibilités de montage.



a. Soit on monte la doublure pièce par pièce avec la technique en sandwich (mais là il faut une démonstration live pour comprendre, ou des schémas limpides si ça existe). Ça donne une très belle finition et permet de créer les couloirs des baleines par la même occasion.

b. Soit on l'assemble à part du reste, et elle vient se poser, de façon flottante, sur le reste du corset, avec couture au biais pour finir ou bien couture de doublure typique (endroit contre endroit, couture tout autour du bord sauf sur une longueur, retourner le tout, finir à la main la longueur encore ouverte).

Avant j'étais nulle en doublure. Mais ça c'était avant.

Le passepoil: un bonus qui n'a rien à voir avec la corseterie mais qu'on peut fabriquer soi-même avec une cordelette et du tissu coupé dans le biais. C'est long à faire, long à coudre, ça complique tout...mais c'est tellement classe (et ça s'achète aussi dans le commerce).

D'ailleurs, il existe une illustration très claire de la fabrication du passepoil, sur ce site.


 Le passepoil a été fabriqué dans du tissu un peu satiné, violet foncé

Le biais: je préfère toujours terminer un corset avec un biais tout autour, je trouve ça beau. Alors j'ai plusieurs options: soit je trouve un biais satiné dans le commerce (soit prune, soit gris), soit je le fabrique moi-même. Pour l'instant l'option commerce a été un échec (pas de biais de cette teinte de violet) et pas sûr qu'il me reste assez de tissu pour le fabriquer maison. Damn it.

Pur le tutoriel de fabrication du biais c'est par ici et par ici et aussi par là.

Suite au prochain épisode (mais dans longtemps :/ argh)